Bonjour à tous et à toutes 🙂
Ici Saki, de Local travel Partners.
Connaissez-vous le “tororojiru” ? C’est une soupe gluante traditionnelle japonaise, fait à partir d’igname râpé. L’igname fait partie de la famille des patates douces.
L’endroit le plus connu à Shizuoka où les japonais se rendent le plus pour manger du tororo est le restaurant “Chojiya“.
Fondé la première année de l’ère Keichô durant la période belliqueuse de Sengoku (1596), le restaurant a une histoire de plus de 400 ans ! A une époque où la ville de Sunpu -l’actuelle ville de Shizuoka– disparaissait dans le feu et où Hideyoshi TOYOTOMI passait par le col d’Utsunoya avec ses troupes afin de conquérir le château d’Odawara, le fondateur de Chojiya Heikichi ouvrit son commerce dans le quartier de Mariko. Bien qu’elle soit aujourd’hui réputée pour son tororojiru, c’était d’abord une maison de thé.
Suivant le développement de la route du Tôkaidô, Chojiya a vu un grand nombre de voyageurs passés le pas de sa porte.
Le lieu est également connu pour être représenté sur l’une des oeuvres de l’artiste d’ukiyo-e, Hiroshige UTAGAWA work. Dans sa remarquable série des “Cinquante-trois stations de la route du Tôkaidô“, il s’agit de la vingtième station : Mariko-shuku 鞠子宿.
Le “Tororojiru de Mariko” était très apprécié par les voyageurs de l’époque d’Edo, parmi les spécialités proposées le long de la route du Tôkaidô !
Si l’on parle de Mariko-shuku, le tororojiru viendrait à l’esprit.
Si l’on parle de tororojiru, Chojiya vient à ‘esprit.
Cet ukiyo-e dépeint deux voyageurs qui mangent du tororo sur la terrasse de Chojiya, alors qu’un autre voyageur quitte l’endroit.
Lors de notre visite, on nous a guidés vers la ⌈chambre Hiroshige⌋. La série d’ukiyo-e les “Cinquante-trois stations de la route du Tôkaidô” d’Utagawa HIROSHIGE‘s est exposé dans la pièce.
Des jumelles sont à notre disposition sur chaque table afin qu’on puisse voir les détails des ukiyo-e depuis nos places ! Toutes les personnes présentes se déplaçaient librement afin de voir chaque oeuvre de plus près 🙂
Aujourd’hui, c’est la quatorzième génération qui tient toujours le restaurant. Nous avons eu l’honneur d’être servis par lui-même. Il nous a expliqué comment apprécier au mieux le tororojiru, de la même manière que les voyageurs le faisaient autrefois.
Nous avons commandé le “menu Mariko”. Le riz est cuit avec de l’orge et est servi dans un seau en bois appelé ohitsu (que vous pouvez voir en haut à gauche de la photo). L’Ohitsu garde une humidité parfaite et préserve ainsi la saveur du riz. Le tout est servi avec l’inévitable soupe miso, des condiments pour aller avec le tororo et des pickles.
Maintenant, à propos du tororojiru ! Comme je l’ai dit plus haut, il s’agit d’une soupe d’igname rapé. Chojiya utilise des ignames sauvages, qui sont cultivées avec beaucoup d’attention dans un sol exempt de produits chimiques par des agriculteurs biologiques de Shizuoka. Grâce à ces soins et une préparation minutieuse en cuisine, nous sommes servi un tororojiru au goût unique.
Le tororojiru est versé sur le riz puis mélangé ! Il ne nous reste plus qu’à déguster!
Vous pouvez également essayer les autres plats utilisant l’igname, comme ses fritures ci-dessus. Ici il y a trois types avec des champignons shiitake, avec du nori -les feuilles d’algues séchées et enfin avec des bébés sardines.
Tout était tellement bon ! A votre tour d’essayer 🙂
Un menu de sashimi sans tororo est également disponible pour les personnes qui préféreraient des sashimis frais.
Au sein du restaurant Chojiya, il y a aussi un petit musée. Les outils des voyageurs utilisés pendant la période Edo sont exposés.
Voici une statue de Jippensha Ikku, qui était un écrivain de la région. Le tororojiru apparaît dans une scène d’un de ses chefs-d’oeuvres “Tôkai dôchû hizakurige“, publié en 1802.
Il y a également des expositions et des événements spéciaux. Ici l’exposition relatait en détail les ukiyo-e d’Hiroshige.
Peut-être avez-vous remarqué le toit en kayabuki ? Ce toit de chaume pittoresque a été changé l’année dernière en février 2018, après 40 ans. Les fonds nécessaires pour la reconstruction ont été rassemblés par financement participatif sur internet. Beaucoup de gens étaient soucieux de préserver le lieu tel qu’il était d’antan.
Près de l’entrée, se trouve cette pièce au nom de Matsuo Bashô, un fameux poète de Haiku japonais du début de la période d’Edo. Il écrivit le haiku suivant sur le tororojiru de la station de Mariko, qui eut un grand impact sur les voyageurs de l’époque.
Tororojiru
d’une auberge de Mariko
le prunier fleurit
La soupe de igname fut aimé par trois des plus grands artistes de la période Edo. Il est apprécié depuis des générations et le sera encore longtemps. Que diriez-vous d’y goûter vous-même?
L’ebdroit vaut vraiment le détour. C’est l’occasion de découvrir les maisons à l’ancienne du Japon. J’ai aussi pu ressentir à quel point le Quatorzième et son entourage aimaient cet endroit et cherchaient à préserver ce trésor de l’Histoire.
Pour finir, un message de Monsieur Hiroyuki SHIBAYAMA 柴山広行 :
とろろ汁はあまり慣れない味かも知れません。
でも丁子屋では、浮世絵の中にタイムスリップした気分で、都会では感じられない日本を体感していただけると思います。
ぜひ東海道にも遊びにいらしてください。Nombreux sont les personnes qui ne sont pas familières avec le tororojiru. Chez Chojiya, vous aurez l’impression d’avoir fait un saut dans le temps et de vous être glissé dans un ukiyo-e ! Vous pourrez vivre le Japon profond, tel qu’il est difficile de faire dans une grande ville.
Nous avons hâte de vous faire découvrir le Tôkaidô !
♦〈Accès à Chojiya〉♦
- Environ 15 minutes en voiture ou en taxi depuis la gare JR de Shizuoka.
- Environ 30 minutes en bus depuis la gare JR de Shizuoka à l’arrêt de “Mariko-bashi iriguchi”.
Vous pouvez faire un arrêt au restaurant Chojiya au déjeuner durant votre séjour à Shizuoka. Nous pouvons l’inclure aux tours en vélo ou en taxi que nous proposons ! Un de nos tours en vélo populaire est celui de Mochimune, où un arrêt à Chojiya est inclu. Jetez-y un coup d’oeil !
N’hésitez pas à nous contacter si vous êtes intéressés ! 🙂
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